Il y a dans les sciences humaines bien des motifs de satisfaction et d'orgueil pour l'esprit, mais les raisons d'humilit et d'amertume n'y manquent pas non plus. En d pit des pers v rants efforts et des longues pens es des l gions d'investigateurs qui nous ont pr c d s, la nature a des ab mes noirs et profonds en face desquels toute clairvoyance devient de la c cit , toute hardiesse de la crainte, et toute confiance du d couragement. Quand nous essayons de projeter quelque lumi re l'int rieur de ces gouffres myst rieux, cette lumi re ne nous y fait apercevoir que les spectres de notre propre ignorance, et nous ne retirons de cette vaine tentative qu'un nouveau sentiment de notre impuissance et de notre mis re. Il serait sage d'en retirer encore autre chose, je veux dire une le on profitable. En effet, rien ne devrait rappeler la modestie et la patience, refroidir les ardeurs pr somptueuses et confondre les audacieuses t m rit s comme l' tude de ces ph nom nes que la Providence semble avoir tablis tout expr s pour d concerter la curiosit des hommes...