Cagliostro n' crivait pas. Il aimait agir: soigner et enseigner. Il montrait qui voulait bien l' couter --et observer ses travaux-- que notre connaissance du monde est une connaissance relative, que nous poss dons d'autres sens que le toucher, l'ou e, la vue et l'odorat, et que ces sens «embryonnaires peuvent tre cultiv s. D velopp s dans des conditions exceptionnelles, ils nous mettent en rapport avec une s rie de forces inconnues, nous ouvrent un monde de ph nom nes inaper us de la plupart des tres et font reculer les limites du connaissable.
Joseph Balsamo, comte de Cagliostro a t abandonn par les historiens aux crivains (G rard de Nerval et Alexandre Dumas, notamment) qui en ont fait le prototype l gendaire de l'escroc brillant et bouffon, sorcier et prestidigitateur. Sur chacune des facettes de sa personnalit apparente (voyant, magn tiseur, m decin, gu risseur, franc-ma on et proph te de la R volution), les l gendes ont couru. Les t moignages qui le pr sentent comme un tre d'une humanit profonde et d'une simplicit v ritable, un m decin aux cures exceptionnelles, ont t omis. Les haines religieuses ont fait le reste: les calomnies se sont accumul es.
En s'appuyant sur les t moignages des contemporains et sur les pi ces officielles qu'il a retrouv es (dont une douzaine est reproduite en fac-simil dans ce document), Marc Haven restitue son identit au ma tre calomni . Mais les myst res de l'Initi n'en sont pas claircis, «cet homme demeure une nigme. On trouvera en annexe le t moignage anonyme intitul Liber memorialis de Caleostro cum esset Roboreti (Livre des faits m morables de Cagliostro quand il vivait Roveredo), ordinairement (mais improprement) appel L' vangile de Cagliostro.